Garhound 1620 - RP

On est en milieu de matinée et l'auberge de Kangharl « Bourdon » Ingelsson commence à rouvrir après la soirée de la veille. C'est le moment que choisissent Valkor et Duncan pour amener leurs marchandises respectives au tavernier...

@Valkor
Après ton aventure chez les Fangelisière, tu as eu du mal à supporter les pénibles souvenirs qui s'attachaient à ce village. Tu t'es donc relancé dans le commerce le plus acharné pour gagner une certaine aisance et retourner chercher celle qui t'est chère, un jour, et t'établir ailleurs.

@Duncan
L'ambiance de la Passe du Dragon devenant de plus en plus plombée, tu trouvais dur d'y vagabonder. Au moins en Prax, tout le monde est nomade, ce sont les sédentaires qui font tache. Tu viens donc de faire de bonnes prises en poissons et oiseaux des marais, et te diriges vers ton principal acheteur.

Bourdon s'est levé tôt ce matin. La toiture avait besoin de réparations, la dernière tempête d'Urox a laissé des traces. Perché sur le faît du toit en pierre, il ne peut s'empêcher de laisser son regard se promener sur l'horizon. Cela fait bien longtemps qu'il n'a pas quitté l'auberge, mais la dernière cuvée d'hydromel réclamait son attention. Bah, l'aventure attendra, elle qui se présente toujours quand on l'attend le moins.
Dans la grande salle, sa femme et ses filles s'activent et mettent la dernière main aux préparatifs de la journée. L'auberge est prête à ouvrir, déjà les ruches bourdonnent de ce vrombissement caractéristique qui annonce l'approche d'étrangers.
Avec un soupir, Bourdon jette un dernier regard au loin, et descend ouvrir le portail. La journée peut commencer!

Yelm est déjà haut dans le ciel quand la silhouette longiligne de Duncan se présente sur le perron de la taverne de Kangharl. Ce n'est pas son habitude... il est en retard et le peu de personne qu'il fréquente savent qu'il ne se plait pas dans l'effervescence de la foule.

Le chasseur pénètre dans l'établissement après avoir adressé au tavernier, jucher sur son toit, un discret signe de la main.

Duncan s'avance vers l'imposant comptoir de la taverne où les femmes s'activent à rendre l'endroit convenable, la chose n'a pas l'air aisé ! Puis il dépose deux gros sacs en toile de jute sur une table de la salle commune. l'homme a l'air fatigué et c'est avec un râle de douleur qu'il s'assoit enfin sur un banc. Doucement il enlève la capuche qui, d'habitude lui cache le visage. Ses traits sont tirés et une grimace de douleur lui déchire le visage. Sans un mot pourtant, le chasseur relève doucement la braie en cuir de sa jambe gauche et dévoile une profonde blessure sur son mollet. Celui-ci est presque transpercé de part en part par une grande épine noire et sa plaie saigne abondamment, résultat d'une longue traque dans les marais de la région.

C'est d'un geste vif et surtout sans le moindre bruit, que Duncan extirpa la longue et déchirante épine de ses chairs. Il observa ensuite longuement ce corps étranger sous toutes les coutures, recueillit du bout de l'index le sang perlant au bout de l'épine et lécha son doigt avant de la jeter dans le feu crépitant du foyer.

Relevant la tête, il se rendit compte de la présence de la femme et des filles de Bourdon. Il les salua discrètement comme a son habitude, un sourire forcé accroché aux lèvres.

- Pourrais-tu me donner un peu d'eau fraiche Kareena et dire à Bourdon de se hâter... les poules d'eau ne souffriront pas de quelques heures de faisandage, mais les carpes et brochets n'attendent que la lame pour ce libérer de leurs entrailles. La journée est déjà bien avancer et il me reste beaucoup a faire !

Les poules d'eau auraient-elles décidé de te rendre la monnaie de ta pièce, l'ami? dit Bourdon en rentrant dans la salle.
Ou alors ce sont les brochets qui t'ont montré leur science du tatouage? Myara, regarde donc la blessure de ce pauvre Duncan, si tu n'as pas quelque onguent qui pourrait le soulager.
Puis, lui lançant une bourse de cuir, Tiens voilà pour ta peine, au tarif habituel. Et si les bons soins de ma fille ne suffisent pas à soigner ta plaie, la potion de son père fera peut-être plus d'effet!
Bourdon fait glisser sur la table une chopine de sa fameuse bière Casse-Tête, celle que même les Uroxis redoutent. L'humidité perle sur la chope maintenue fraîche par la magie de Minlister, attirante après le soleil et la poussière de la route.
Et maintenant, raconte-moi un peu tes mésaventures. Je m'encroûte ici, alors fais moi voyager, au moins par tes paroles!

Valkor est heureux d'avoir trouvé dans cette bourgade qu'est Garhound une auberge aussi accueillante que celle de Bourdon, le goût de la bière rappelle celle qui était brassée au Sentier de la Pomme... bien que celle de Bourdon soit meilleure, Valkor doit bien le reconnaître, honnêteté des sages Lankhor Mhy oblige.

Que cette bière lui a semblé douce, la première fois qu'il l'a bue, après le long voyage qui l'a amené depuis les terres des Fangelisière... douce, comme la vision des filles de Bourdon, dont la simple vision du gourdin a (pour l'instant) suffi à tenir Valkor éloigné (enfin, ça dépend surtout de leur âge, hein --> ce paragraphe peut être rectifié ).

Tout au long de son trajet, Valkor a passé du temps à rendre hommage à Issaries (en clair : à faire du bénèf) et à Lankhor Mhy (raconter des histoires des temps passés, le soir dans les villages). Aujourd'hui, ses finances sont légèrement remontées, et surtout il a appris quelques rudiments d'idiomes locaux, ce qui lui permet de mener une conversation courante, notamment avec les habitants du comté de Pavis.

Il loge à l'auberge de Bourdon déjà depuis 2 nuits, il a pu apprécier les talents de conteur de son hôte, et ceux de cuisinière de la maîtresse des lieux. L'atmosphère typiquement orlanthie des lieux, le miel si sucré, le rendent quelque peu mélancolique... Mais Valkor sait que l'appel du voyage et de l'aventure est le plus fort... et le meilleur remède à son spleen.

Sentant l'arrivée d'un nouveau récit, il s'insère dans la conversation de Bourdon et du chasseur par un ferme : Elle est pour moi, cette tournée-là !

Il ne sera pas dit qu'à l'auberge du Casse-Tête, le client n'est pas satisfait! dit Bourdon, en servant une chopine à Valkor.
Ici le client est roi! Quant à moi, je ne bois jamais pendant le service, ça pourrait m'attirer des ennuis!
Personne ne peut ignorer le regard lourd de sous-entendus que la maîtresse des lieux lance à Bourdon.
Puis elle tourne son attention vers vous, et vous sentez bien à son oeil noir que vous seriez tenus pour responsables des éventuels débordements causés par son mari.

Il est encore tôt dans la journée, dit-il en écartant les mains d'un air désolé, peut-être dans la soirée, si vous êtes encore debout! Prions qu'Eurmal ne vous donne pas mal à la tête!

Un large sourire se dessina sur le visage du chasseur. Il attrapa prestement la chopine fraiche glissant encore sur la table et porta le nectar moussant à ses lèvres. Il avala deux grandes gorgées et reposa la chope sur la table en lâchant un grand râle de satisfaction.

Voilà bien le meilleur des remèdes par Orlanth !!!!

L’Orlanthi essuya d’un revers de manche, la mousse épaisse qui lui recouvrait encore la bouche.

As-tu déjà essayé de vendre ta bière aux bienfaitrices du temple de Chalana ???, je suis sûr quelle a plus de pouvoirs que toutes les potions et onguents qu’elles s’évertuent a vouloir nous faire avaler.

Mais, sans attendre de réponse, Duncan se figea d’un coup et regarda fixement le tavernier avec de grands yeux exorbités …

RRRRROOOOOOOOoooooOOOOAAAAARRKKK !!!!, ce cri roque semblait provenir du plus profond des entrailles du chasseur.

Qu’Odayla me pardonne Bourdon !!!!, Mais ça me fait toujours le même effet quand je déguste ta bière de bon matin !!

Duncan essuya ses yeux rougit et larmoyants et se tourna vers Myara.

Ne gaspille pas tes potions pour si peu, dit-il en versant un peu de bière sur sa plaie béante… Voilà qui fera l’affaire !... Cette pisse-d’âne assommerait un bœuf… elle doit bien réussir à soigner une vieille carne comme la mienne !

L’Orlanthi avala une nouvelle gorgée de cette bière épaisse et se tourna vers Bourdon.

N’attend pas de moi que je te conte mes déboires tavernier !... La simple évocation du quart de ce qui m’est arrivé durant cette partie de chasse, suffirait à te faire passer des nuits blanches pendant plusieurs semaines.

Un jour je t’emmènerais sur le plateau de La Longue Plainte, là où les plus beau gibiers se prélassent et gambadent dans les hautes herbes grasses. Moi seul connais le chemin qui mène à ce paradis des chasseurs….
Lorsque les oies regagneront les airs plus chaud du Sud et que tu pourra laisser sans crainte la taverne au soins de tes femmes, alors je te ferais découvrir cela.

Sur ces entrefaites et malgré l'heure matinale, une personne se présente à la porte de l'auberge du Casse-Tête. C'est un jeune homme blond, assez grand, qui tente de se faire beau avec un gilet de cuir et une boucle d'oreille. Bourdon qui le connaît bien, sait qu'il s'agit de Gurn Olafson, un fils de fermier qui tourne autour de Myara ; Duncan et Valkor l'identifient comme un gamin du coin.

Après s'être assuré que Kareena est repartie en cuisine, Gurn s'infiltre dans la grande salle aussi doucement que la brume à la saison de l'Obscurité, sans cesser de lancer des coups d'oeil furtifs à Myara qui range ses herbes, et à Bourdon des sourires embarrassés pour quêter une approbation...

Duncan observe le nouvel arrivant d'un air méfiant, son attitude et sa démarche ne lui inspire pas confiance.

Tout en gardant un oeil sur le gamin, il décline l'invitation de Valkor :

Merci l'ami! Mais chaque chose en son temps, je n'entame jamais une seconde chope avant d'avoir terminé la première et il faudrait que je garde les idées claires ... la journée est encore longue !

Comme tu veux... Considère que ta prochaine bière t'es acquise !

À Bourdon, désignant le nouvel arrivant du regard :

J'ai l'impression que quelqu'un souhaite te parler...

Duncan se lève de son tabouret et s'avance vers le garçon.

Bonjour à toi, jeune homme. J'ai l'impression que Myara à lourd a faire ce matin...

Mais je t'en prie, tu m'a l'air souffrant, ... assiez toi sur ce banc à mes côtés.

Le chasseur se rapproche encore du gamin et place une main ferme sur son épaule et de l'autre lui présente le banc.

Es-tu blessé ???, ta jambe semble bien raide !!

Soudain renfrogné, Gurn cherche à se libérer et paraît mal à l'aise, contrarié même. Il fait vraiment très môme à paraître ainsi frustré.

"Euh, merci étranger*, mais euh, je veux pas déranger tout le monde, finalement je vais rentrer et attendre que la mère revienne !"

*Duncan vit bien dans le pays, mais seuls les habitués du Casse-Tête le connaissent suffisamment.

Valkor a bien du mal à réprimer le sourire qui lui monte aux joues...

Bourdon observe le nouvel arrivant, jouant avec son gourdin d'un air absent.
C'est Kareena qui rompt la glace, lançant à Myara un bref hochement de tête d'approbation:Allez, laisse-nous donc regarder ça, mon garçon. Raconte-moi, que t'est-il arrivé? Et Bourdon, va donc chercher un peu d'eau fraîche et des linges, au lieu de rester planté là!
D'une main ferme, elle le contraint à rester assis, pendant que Bourdon s'exécute, ronchonnant d'un air maussade à propos d'œil poché et de dents brisées.
Attirée par le spectacle, Elora s'approche, l'air moqueur:
Allez, dis-nous ce qui peut amener un grand gaillard comme toi à venir quémander de l'onguent à tes voisins. Sans doute, la blessure doit être d'importance!

Ne t'en fais pas, ce n'est pas la première blessure mal placée que nous voyons...
réplique Valkor, souriant amicalement.

Si tu ne veux pas que tes blessures s'aggravent subitement, il va falloir te contenter de la table que voilà, dit Kareena. A moins que tu ne préfères t'expliquer avec son père.
Justement, Bourdon remonte de la cave avec un peu d'eau fraîche et des linges, toujours grommelant à propos de saignements de nez. Véritablement, si un combattant devait subir toutes les blessures décrites par l'aubergiste, il serait déjà en train de festoyer dans la Grande Salle au côté d'Orlanth et des Frères Tonnerre!
Allez gamin, baisse donc tes braies qu'on te soigne. Ne t'inquiète pas, tout le monde ici en a vu d'autres, même si ça me chagrine parfois... déclare-t-il en jetant un regard de reproche à son aînée. J'espère pour toi que la blessure existe vraiment, et pas un prétexte pour conter fleurette à ma fille de manière douteuse. Sinon tu risque fort d'avoir besoin de soins d'urgence, pour d'autres blessures, bien réelles celles-là!

(je poursuis d'après ce que m'a dit Duncan en MP : )

Visiblement excédé, Gurn se libère de la main de Duncan.

"Oh , je vous remercie tous, mais je suis pas un bébé, j'ai déjà dit que j'irais voir la mère !"

Il tente alors de se diriger vers la porte, mais Duncan lui remet la main au collet et le ramène à lui. Déstabilisé, Gurn lâche sa ceinture et on entend un bruit sourd à ses pieds.

Dépassant de sous le tissu, la pointe d'une épée s'est fichée dans le sol.

Gurn prend un air désespéré et se fige sur place.

Bourdon s'empare prestement de la lame fichée dans le sol.
Et bien mon garçon, tu as intérêt à t'expliquer rapidement. Que comptais-tu faire avec cette lame? Tu as cinq secondes pour t'expliquer, avant que je ne te casse la tête!
Autour de lui, apparue soudainement, une nuée d'abeilles bourdonne furieusement, emplissant la pièce d'un vrombissement menaçant.

Gurn baisse la tête. "Bon, ben je voulais juste la montrer à Myara, c'est vrai quoi," et il relève d'un coup le menton en un air de défi, "on le sait que vous aimez pas les Lunaires, alors je voulais qu'elle sache ce que j'vaux !"

La lame est un cimeterre de fer gris, mais à la poignée gravée et légèrement rougie par des inclusions. De chaque côté de la garde s'affiche un beau disque rouge barré verticalement...

Valkor s'empare prestement de l'arme et l'examine.

Allons Valkor, où sont tes bonnes manières? Permets-moi de jeter un œil, tu pourras assouvir ta curiosité plus tard.
Bourdon examine la lame, la soupesant et en étudiant les motifs. Puis son regard semble curieusement absent. Les abeilles se rassemblent autour de l'arme, tournant autour avec insistance.

Duncan observe de loin le jeune fermier en détail, ses mains, son visage, ses habits... Il s'approche un peu plus pour humer son parfum.

Puis, après s'être assuré qu'il ne pouvait prendre la fuite s'approche discrètement d'une fenêtre afin de voir si le garçon n'était pas venu accompagné.