[RP] Chimère : créature chaotique ou simple rêve ?

"Je pense hélas qu'il ne faut pas davantage éprouver Lorena. Suidren n'a sans doute pas eu le temps de faire quoi que ce soit de suspect chez lui... chez nous, alors que sa femme s'y trouvait. Si vous pensez cependant que c'est nécessaire, je préférerais que l'on en confie le soin à Jarinalda, qui saura mieux faire passer la chose."

Un guerrier de patrouille revient alors et se plante devant Langar l'air bizarre.

"J'ai retrouvé Suidren, ou du moins ... ce qu'il en reste. Je patrouillais dans le marais comme d'habitude, j'ai entendu un cri, je me suis précipité : il y avait la ton frère, gisant dans le marais, le bras à moitié dévoré ! C'est ça qui est suprenant : les zombis ne mangent pas d'habitude. Sinon, il y avait un gros sac, comme s'il partait quelquepart, mais il s'est enfoncé dans le marais. J'ai vu un brume bleuté partir quand je suis arrivé. Voilà, désolé Langar mais il a eu ce qu'il méritait !"

"Linskir a donc trahi son allié," soliloque Langar - plus affecté qu'il ne le paraît. "Qui est au courant ? Je préférerais qu'on n'en parle pas tout de suite à Lorena. Jarinalda peut s'occuper de lui anoncer la nouvelle."

"Quoi qu'il en soit, nous savons maintenant que Linskir n'est pas encore bien loin. Il faut vite aller récupérer le corps et ce sac."

"Pauvre Suidren ; moi au moins, j'étais allé jusqu'à Dagori Inkarth avant de rencontrer un destin contraire !"

Décidément, ça ne porte pas chance aux Lainedure de s'enfuir de chez eux...

Sorana ne peut s'empêcher de murmurer : "Loué soit Humakt, un nouveau fratricide sera évité... "

Puis elle s'adresse à Langar :

"Suidren ne pouvait finir autrement : tôt ou tard, Linskir l'aurait trahi. Sa mort était inéluctable. Réjouis-toi malghré tout qu'elle soit advenue tôt, même si cette idée te semble révoltante. D'abord, parce au contraire de moi tu ne seras pas condamné à tuer ton frère de tes mains."

Sa voix se brise un instant.

De plus, ainsi, le jugement d'Havan Vor sera plus clément. Ton frère n'a pas eu le temps de commettre d'irréparables fautes. Suidren échappera certainement aux démons et aux enfers. Cette mort précoce a probablement sauvé son âme."

Puis elle tente de se continuer imperturbablement, malgré ses larmes :

"Allons recueillir le corps de Suidren et voir ce que nous pouvons apprendre là-bas."

Elwenn subit une "opération" particulièrement douloureuse, mais l'aide de la magie de Chanala Arroy,
les séquelles sont minces. Elle sort alors du temple pour pleurer son chagrin et sa faute dans les bras de Valkor qui l'attendait au dehors avec Jarinalda.

Pendant ce temps, Langar se dirige vers le marais accompagné du guerrier qui a trouvé son frère, de Zargosos et de Sorana, arrivés à l'endroit, une main dépasse encore du marais mais s'y enfonce lentement, le sac est quant à lui invisible : le marais est profond et s'apparente à cet endroit à de la vase mouvante.

Sorana se défait rapidement de ses armes, son bouclier, son casque... tout en s'adressant aux deux guerriers :

"Je suis la plus légère. Je vais aller agripper la main de Suidren tandis que vous me tiendrez par les pieds. Puis vous nous ramènerez tous les deux. Quelqu'un a-t-il une corde ? Ce serait encore plus facile..."

Langar fait de même en se préparant d'avance au spectacle qui va surgir de la boue. Pour avoir veillé de nombreuses nuits près du marais, il sait que ce qui en sort n'est jamais agréable à l'oeil. Aujourd'hui ce sera encore pire.

Pour lui cette boue est l'image du Chaos. Suidren y a plongé et il en est mort. Linskir est lui aussi un être de boue, qui a empuanti le clan, souillé Elwenn et meurtri Valkor. Linskir et les zombies de Delecti ne font qu'un dans l'abjection. Il détruira Linskir comme il a déjà détruit des zombies. Avec la joie de qui rend le monde plus propre.

Au prix d'un effort soutenu, Sorana arrache la dépouille de Suidren du marais. Le corps apparaît alors, déchiqueté par des morsures nombreuses et profondes, mais le visage du défunt semble paisible voire même souriant. Les quatre guerriers ramènent alors le corps au village.

Pendant que Sorana nettoye le corps, elle en profite pour dessiner la rune de mort sur le front de Suidren en mélangeant des cendres de cadavre avec sa salive. Puis mumure ces mots : "Humakt, Bouclier de la Mort, préserve ce corps de la perversion de la non-mort. Que les chairs demeurent inertes. Que l'âme de Suidren atteigne la Cour du Silence sans encombre."

Narrateur a écrit:

Elwenn sort alors du temple pour pleurer son chagrin et sa faute dans les bras de Valkor qui l'attendait au dehors avec Jarinalda.

Haloric et Alusara rejoignent Jarinalda et Valkor au temple de la guérisseuse. Ils laissent un peu de temps aux deux amoureux et les accompagnent chez Elwenn. Jarinalda prépare quelque décoction pour Elwenn et donne deux ou trois recommandations à son père (voir plus si le bonhomme est dur de la caboche !).

Puis, Jarinalda propose de retrouver Olempik et de se réunir, lui et le reste de leurs amis, afin de décider de la marche à suivre. Il est temps de lancer la chasse contre leur ennemi et de résoudre le problème du Dragon...

Valkor se sépare à contrecœur d'Elwenn : "Repose-toi... et n'aie crainte, je n'ai pas à te pardonner, seul Linskir doit payer pour ses actes. Il me faut maintenant rejoindre ceux qui partiront en chasse."

Il n'a pas été facile de rendre au corps une apparence humaine, d'autant plus que la souillure qui y colle sans doute est dangereuse. En l'absence d'un prêtre d'Orlanth, c'est le plus proche parent de Suidren, Langar, qui va allumer le feu. Lorena et le jeune Gadric sont bien sûr présents, mais on n'a pas dit à ce dernier comment son père était mort exactement. Plus tard, il aura tout le temps d'apprendre comment on lave un nom.

"Suidren mon frère, dit-il dans le vent qui souffle doucement, je t'envoie à présent vers ta dernière demeure, je te confie aux mains d'Orlanth qui t'emportera dans son souffle divin. Puisse Havan Vor t'offrir un jugement clément et te garder parmi le peuple des Tempêtes. Je fais le serment de veiller sur ta maison et de punir ton assassin. Va, mon frère, et si par les plans tu rencontres Thergandir Voix-de-Fer le seigneur des Vents, dis-lui que Langar te recommande à sa sagesse !"

Langar reste longuement silencieux devant le bûcher qui se consume, puis il se tourne vers le groupe et dit : "Olempik nous attend depuis trop longtemps, il nous faut à présent le suivre je pense."

"Il nous faut d'abord trouver un présent pour Celui Qui Dort Et Se Réveille... le repaire de Linskir me semble un endroit tout indiqué... Au fait, quelqu'un a fouillé le sac trouvé avec le corps de ton frère ?"

"On n'a pas pu le repêcher... le marais est trop dangereux à cet endroit."

Valkor montre à Langar le plan trouvé dans les affaires de Linskir : "toi qui connais le coin, combien de temps nous faudrait-il pour aller à cette tour et revenir ?"

"Ce secteur ne m'est pas familier, je sais cependant que c'est sur la route de Grizval. Je dirais autour de 4 heures mais sans pouvoir en être sûr, il y a peut-être des sables mouvants. Les Durulz en sauraient certainement plus, si nous allions en recruter un ?"

"Je connais peut-être le guide qu'il nous faut... Mais encore faudra-t-il le convaincre de participer à une expédition aussi suicidaire. Le marais est un ennemi implacable et terrible. Seules la chance et l'expérience peuvent nous y éviter une mort certaine."

Jarinalda, Haloric et Alusara reviennent juste à temps de chez Orkalm le Furieux pour participer, comme le veut la coutume, aux funérailles de Suidren. Jarinalda est plutôt contente que le forgeron est bien pris les choses, ou du moins qu'il les ait pris avec calme...

Une fois que le feu monte bien haut vers la ciel, Jarinalda va glisser un mot à Lorena, lui proposant sa présence si besoin est. Puis elle s'en va trouver Olempik, son époux et son ami alynx sur les talons.

"Tu nous dis que le temps presse, mais nous ne pouvons aller... là où tu sais, sans rammener un cadeau pour remplacer un cristal que nous avons brissé. Il nous faudra peut être faire un détour..."

"Le temps presse, nous avons deux choix : soit nous prenons le temps de recruter Crysalis Sombreplume, le durulz qui me permit de sortir du marais en vie, mais il vit loin d'ici ; soit nous partons rapidement avec l'espoir de faire l'aller-retour avant la nuit..."

Valkor regarde Olempik, puis dit à Sorana : "Je crois qu'il nous faudra prendre le risque d'y aller sans le Durulz..."
S'adressant au taureau-Tempête : "Mais toi, nous accompagneras-tu dans notre quête contre les forces du Chaos ?"
Puis aux hommes présents, d'une voix forte : "Et vous, fiers Fangelisière, viendrez-vous venger les vôtres ?"

En bonne humaktie, Sorana réplique : "Acclamez-nous plutôt si nous revenons vivants..."