[RP] Chimère : créature chaotique ou simple rêve ?

Narrateur a écrit:

Le Taureau-Tempête prend la parole :

"J'aimerais vous accompagner mais je dois me rendre au plus vite à mon village voir si Linskir n'y a pas infecté quelques villageois !"

Valkor parcourt rapidement le carnet de Linskir afin de donner des informations pertinentes à ce fléau du Chaos, puis va faire ses adieux à sa belle, sur le mode "Je te promets que je reviendrai, mais faut vraiment que j'y aille, ma pov'Lucette, passque célaguerre tu comprends"

Sorana ne perd pas son temps en paroles inutiles et va se préparer très méthodiquement. Elle enveloppe un peu de nourriture sèche dans de la toile cirée, s'assure qu'elle a le nécessaire pour allumer un feu, une couverture, une corde, un bâton pour sonder le terrain, des besaces où ranger tout cela, deux gourdes d'eau fraîche.
Puis elle passe au crible ses bottes, son armure de cuir, les lanières, affute ses armes afin qu'aucun élément de son équipement ne lui fasse défaut au moment crucial.

Ceci fait, elle se recueille quelques instants dans le sanctuaire d'Humakt puis réjoint ses compagnons près des barques qu'ils emploieront pour cette petite escapade.

Langar voyage léger : outre ses armes et de la viande séchée, il prend une épaisse cape de laine qui lui servira aussi de couverture comme quand il monte la garde à tour de rôle ; il prend aussi des bottes de fourrure à lanières ("tiens, ce sont celles de Suidren", se dit-il avec un petit pincement au coeur) et une outre de bière. Il recommande à Gadric de bien veiller sur sa mère en son absence.

Les deux barques s'avancent prudemment dans le marais, chacune menée par un pilote connaissant le chemin : l'une par Sorana, l'autre par Langar.

Un lourd sentiment d'oppression vient frapper Sorana à son entrée dans le marais. L'avenir est un long passé hanté par les spectres de tout ce qu'elle a perdu en ces lieux. Un frère. L'innocence. Nombre de frères d'armes. De parents.
Chaque mare, chaque fondrière, chaque bosquet est chargé de sang, de mort et de haine.

Ce n'est pas la première fois que les brumes du marais s'ouvrent devant Langar, mais aujourd'hui le sentiment qu'il éprouve est tout autre. Au lieu de s'avouer rageusement qu'il a peur de ce qui s'y cache, Langar souhaite vivement y trouver Linskir et le noyer dans la boue des terres de Délecti. L'absence d'oiseaux, le bruit et l'odeur écoeurants des bulles qui éclatent dans la boue, le manque de soleil, tout cela participe pour lui d'une chose : le monstre est là qui se cache.

"Les champignons empoisonnés ! Cessez de respirer, tous ! Puisse Orlanth dissiper les maléfices de ce lieu, puiss-t-il faire souffler sa brise purificatrice pour nous protéger !"

Prise par surprise, Sorana n'a pas le réflexe d'arrêter de respirer à temps et inspire une grande bouffée de vapeurs empoisonnées. Rapidement, elle se met à tousser, la respiration bloquée, les bronches en fusion, avant de s'effondrer sur le sol spongieux du marais.

Aussitôt Langar se raidit et se fige en position défensive, devant le groupe, formant un petit mur de boucliers avec Zargosos, et fixe intensément la brume à la recherche d'une forme qui pourrait trahir la présence de Linskir ou d'un autre monstre.

Sorana, chancelante, reste derrière le mur de bouclier, s'appuyant sur sa lame pour se maintenir debout. Et murmure : "C'est une plante... un elfe... ou une abomination du marais..."

Sorana se saisit d'une torche dans son paquetage et tente d'en allumer l'étoupe avec son pot à braises tout en murmurant entre ses dents une courte prière à Humakt.

"Delecti le fourbe nous envoie ses serviteurs ! Prêt à prendre ta revanche, Zargosos ?" demande Langar en affermissant sa prise sur sa lance. "Puisse Orlanth nous assister comme il l'a toujours fait !"

"Prêt Langar mais je suis AVEUGLE et ne sais comment vous aider dans cette situation, je vais être un boulet pour vous "

"Ah ! C'est bien la peine de servir la Lumière du Matin ! Serre-toi à mon bouclier et darde tes coups en avant : si tu les gardes à distance, je te couvrirai le temps que tu te reprennes ! Haloric, Kavnart, avec nous !"

En voyant les zombies s'approcher, Sorana laisse tomber l'allumage de sa torche et prend la parole :

"Ils sont bien trop nombreux, jamais nous ne les vaincrons en les attendant ainsi bien sagement... C'est la mort assurée. Il n'existe qu'une alternative : soit nous fuyons dans les profondeurs du marais en utilisant notre vitesse et notre ruse pour les attirer dans des pièges et les abattre un à un, soit nous faisons le pari qu'ils sont animés par cet étrange arbre.
Dans ce cas, la plupart d'entre nous devra les contenir pendant que Langar utilisera ses pierres de tonnerre contre l'arbre et que Kavnart utilisera les prodiges d'Orlanth l'Aventureux pour bondir par-dessus les non-morts et courir sur la boue du marais jusqu'à lui et l'abattre."

"Il faut faire un choix, vite !"

Langar, qui a effectivement entendu parler d'un tel monstre dans les Marais du Diable au sud, pèse un instant cette décision qui implique d'abandonner Zargosos ; mais Haloric est là qui peut prendre sa place, et Sorana semble remise.

"Je me fie à toi épouse d'Humakt, couvrez-moi pendant que j'enchante mes pierres !"

Et il recule vers Jarinalda tout en faisant glisser ses armes à sa ceinture et en tirant sa fronde. Sortant deux pierres de sa bourse, il commence à les bénir selon les paroles de la Tribu des Vents.

Sorana saisit son bouclier et vient se placer devant Zargosos, la main sur le pommeau de son épée...